Premières rencontres citoyennes de la montagne
La 1ère édition des Rencontres citoyennes de la montagne, organisée sous l’égide de la Coordination Montagne comme prolongement direct de l’Appel pour nos montagnes, s’est tenue le 23 novembre à Grenoble et a été un véritable succès, avec 250 participants environ.
Jean-Baptiste Aulas et Daniel Dupuis représentaient la FSGT.
Grande diversités des participants : universitaires, experts, journalistes, guides, gardiens de refuges, représentants d'institutions, de fondations, élus et pratiquants (qui pouvaient aussi être d'une des catégories précédemment citées), etc.
L'après midi s'est déroulé sous forme de tables rondes avec participation de la salle et lecture de questions recueilles sur le site http://www.appelpournosmontagnes.org/ ou à l'entrée.
Certaines des tables rondes se déroulaient simultanément :
| Sécuriser la montagne, est-ce bien raisonnable ? | Fièvre de l’immobilier : la Suisse se soigne, et la France ? |
| Des refuges, mais pour quoi faire ? | Au-delà de « To bolt or not to be » ? |
| Le « tout-ski », c’est fini, mais sans le ski… ? |
Le compte rendu en images ==> http://www.appelpournosmontagn...res-citoyennes/
Sécuriser la montagne, est-ce bien raisonnable ? (Daniel Dupuis)
Quel équilibre trouver entre la réduction des risques et l’équipement de la montagne ?
- le projet de sécurisation du couloir du Goûter au Mont Blanc (en 10 ans, une trentaine de morts et plus de 100 blessés) par une galerie piétonne, présenté par Paul Petzl au nom de la fondation Petzl.
- la recherche d'une meilleure prévention sur le site des vallons de la Meige à la Grave et se basant sur la présence humaine, l'information et la responsabilisation des skieurs, présenté par Bruno Gardent, guide et ancien élu de La Grave.
Les débats ont souligné la nécessité de maintenir, le plus possible, des espaces non aménagés (schématiquement au delà des refuges), de valoriser la formation, la responsabilisation, même si parfois, des aménagements limités dans l'espace se justifient.
Fièvre de l’immobilier : la Suisse se soigne, et la France ? (Jean-Baptiste AULAS)
Chiffres :- 3 millions de résidences secondaires (env. 15 millions de lits) 15% loués
- 2 millions de logements vacants
- 1,5 millions de lits classés touristiques
- Certaines communes à plus de 60% de résidences secondaires
- Lits froids : moins de 5 semaines d’occupation par an
- Lits tièdes : 1 à 4 mois
- Lits chauds : 5 mois
- Friches touristiques : immobilier des années 70
Interventions
George RIBIERE – ministère de l’environnement :
- utiliser les lits froids et optimiser les lits tièdes et chauds ;
- Création de SCOP.
- Déclaration par les propriétaires de leur location meublé.
- Favoriser la location des meublés par des taxes ou des « subventions »
- Création d’un observatoire du lit touristique
Anne Sophie FIORETTO (Suisse) –Pacte 3FF: [list] - Seuil de 20% de résidences secondaires (loi WEBER récemment imposée en Suisse, 11/03/2012).
- Éviter les « ghettos touristiques » ou « construction envahissante »
- Développer la qualité des résidences secondaires et réhabiliter les édifices rustiques (mazot, chalet d’alpage, …)
Animateur, Francois CARREL - journaliste :
Supprimer les avantages fiscaux sur la construction du neuf en montagne
Eric FOURNIER – maire de Chamonix
- Éviter les télescopage entre le national et le local : subvention à la construction
- Ne pas oublier la mise en valeur des lits chauds (résidents à l’année)
- Les zones H : racheté le terrain des hôtels existants pour que cela reste des hôtels
- Augmenter les baux (27 ans) auprès des investisseurs
- Clarifier les hôtels des résidences hôtelières
- Ne pas donner les concessions de remontées contre des lits
- Ne pas mettre sur le même pied d’égalité les résidents et les résident secondaires (discrimination) sur l’achat de terrain, de l’immobilier, …
On vit de l’immobilier mais pas du tourisme (intervention).
Développer l’accueil des jeunes dans les villages vacances : remplir les lits et faire découvrir au plus nombre la montagne.
Texte de référence : La réalité des résidences secondaires – Georges RIBIERE (ministère de l’environnement)
Des refuges, mais pour quoi faire ?(Daniel Dupuis)
Au-delà des normes, quelles vocations pour nos refuges ?
La nécessité d'une réflexion large (élus, usagers, associations d'alpinistes, professionnels, acteurs locaux etc) est apparue primordiale pour définir une réelle politique en prenant en compte les différentes missions que doivent (devraient) assumer les refuges :
- accueillir les alpinistes (c'est la mission la mission historique mais qui régresse)
- participer à la vie touristique locale (à laquelle les élus et les citoyens sont attachés
- participer à développer le goût de la nature notamment auprès des jeunes (mais il faut lever de nombreux obstacles sécuritaires, juridiques, de carences d'encadrement...)
Au-delà de « To bolt or not to be » ? (Jean-Baptiste AULAS)
Terminologie :
- Voie trad : sur coinceur
- Équipé : sur spit ou goujons
Débats :
- L’alpinisme est une activité sans spectateur.
- Activité géré par les pratiquants.
- Non régie par des règlements.
- Les règles sont faites par les pratiquants eux-mêmes.
- Le judiciaire, acteur de l’équipement.
- Les normes.
- Marchandisation des activités de pleine nature.
- Les communautés de communes qui investissent dans l’équipement et imposent leur vision.
- La FFME centrée sur la compétition en salle et l’acteur principalement contacté pour les conventions de la falaise. Est-ce qu’ils n’ont pas tendance à tendre vers un équipement salle en falaise jusqu’à oublier les autres pratiques.
Conclusion :
- La pratique du spit est inévitable dans l’initiation des nouveaux pratiquants. Le trad a un regain de pratique. Laisser la possibilité de la pluridisciplinarité.
Le « tout-ski », c’est fini, mais sans le ski... ? (Daniel Dupuis)
Face au réchauffement climatique comment faire évoluer notre modèle des sports d’hiver ?
Devant cette situation, il est urgent de trouver des solutions pour continuer à faire vivre au pays des populations qui ont vécu grâce à "l'or blanc".
Mais, semble t'il, ces solutions ont du mal à être imaginées et plusieurs exemples montrent que, souvent, ont continue à s'accrocher à la neige et au modèle "remontés mécaniques + immobilier".
C'est en tout cas un sentiment qui a été fortement mis en avant par les élus du Conseil régional Rhône-Alpes.
Fichiers
Modifié par Daniel Dupuis le 30 nov. 2012 à 06:30 GMT, posté par Daniel Dupuis le 25 nov. 2012 à 07:23 GMT, (populaire)