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Vanoise mon amour - 7 jours hors du temps

In ze mountain du 7 au 14 juillet

A moins d’un mois de la grande randonnée itinérante aoûtienne en Vanoise, les doux aléas du calendrier me conduisirent sagement à Tignes-le-Lac, au creux de la Haute Tarentaise, pour quelques jours ; de quoi repérer les lieux et aguerrir gaiement ces grêles ou grasses guiboles, c’est selon le point de vue. Contrairement à l’année passée, le soleil baigna de ses doux rayons cimes, lacs et vallées, peignant inlassablement sur les flancs abruptes des montagnes d’autres montagnes sombres et éphémères.

Le samedi, à l’arrivée, je fixai avec envie depuis ma fenêtre les sentiers qui tourbillonnent dans les prairies et les alpages, au gré des bosses et des creux, des cols et des pics, véritables échappatoires d’une vie trop souvent rectiligne et plate. Fantasmes du jour seront vérités du lendemain, et je ne tardai pas, dimanche à 7 heures, à fouler avec affection et quiétude quelques-uns de ces filaments ocres et poussiéreux qui ornent les vertes étendues.

7 jours durant, ce fut un buffet à volonté de merveilles et de délices, pour peu que l’on affectionne la solitude et le calme, la roche ferme et les mous névés, la brise fraîche du matin et les ascendants thermiques des après-midis ; loin de l’image des vacances prétendues parfaites, à base de trempette, de grandes tablées et de plage, ces nurseries à pingouins qui ourlent le bord des mers. Tiens, d’où sortaient ces mots ? Cela me revint au détour d’une épingle à cheveux … Jean Giono, bientôt suivi par Samivel, Frison-Roche ou encore Hermann Hesse, dont les récits de promeneurs sans but ou d’alpinistes endurcis s’accordaient naturellement avec le spectacle qui s’offrait à moi.

Au-dessus de 2 000 m, je croisai plus de marmottes que de randonneurs, et ceux-ci sentaient bon l’effort, perlant la joie sincère et sobre du montagnard. Un regard discret, un mot juste, tout était dit et chacun continuait son périple. Et les marmottes ? Certaines se baladaient à allure débonnaire ; d’autres, surprises, dandinaient activement leurs fesses pelucheuses pour rejoindre le plus proche terrier ; d’autres encore garnissaient les combes sauvages de leurs sifflements puissants. Quelle étrange sensation que de me sentir faire partie d’un tout dans un contexte si épuré, alors que le brouhaha du monde d’en bas, dont la plupart ne voudrait s’extraire, agit sur moi tel un papier de verre qui use le corps et l’âme. Eternel problème que se pose le déraciné vis-à-vis de son lieu d’adoption …

Alors j’ai savouré, les jours durant, la beauté subtile, douce et forte de ces lieux enchanteurs, les fleurs éclatantes offertes aux insectes butineurs, le murmure des ruisseaux, l’eau froide des sources coulant sur le dos de ma main, les bourrasques aux cols, le bleu froid des glaciers souffreteux, les arêtes rocheuses ciliées de blanc, la majesté des montagnes, scintillantes au matin et flamboyantes au soir. Une semaine loin du monde, simplement dans mon monde.

 

6 randonnées, 122 km, 13 500 m de dénivelée, et jamais un pied en-dessous de 2050 m d’altitude ^^

 

Participants : Pierre et les marmottes



Pierre Mérian
le 15 juil.
Coucou Geneviève ! L'arche s'appelle l'Aiguille Percée, juste au nord de Tignes. Elle fait partie d'une crête dentelée sans nom sur la carte IGN, mais qui s'étend d'ouest en est de la côte 2778 à la croix sommitale annoncée à 2690 m, pour environ 500 m de long. En plus, le panorama est superbe sur les grands sommets de Vanoise (Grande Motte, Grande Casse, Dôme de la Sâche ...), de Haute Tarentaise (Grande Sassière, Tsanteleina ...), de Haute Maurienne (Albaron, Charbonnel), du massif du Mont Blanc (Grandes Jorasses, Dent du Géant ... mais pas le Mont Blanc, il faut descendre un peu vers l'est de l'arête)

J'ai laissé les marmottes là haut. Les pauvres seraient bien malheureuses à 500 m d'altitude
Geneviève Dupuis
le 15 juil.
Merci, Pierre, pour ce récit digne de Nicolas Bouvier, Sylvain Tesson ou, plus lointainement dans le temps, d'Aristote le Grec marcheur !
Comment se nomment les arches et crêtes dentelées en roche claire ?
As-tu ramené une marmotte apprivoisée ?
ça donne des fourmis dans les jambes et des étincelles dans le crâne !
Gardes vivant cet émerveillement...

Commenté par Pierre Mérian le 15 juil., 90 lectures